Passion & littérature : rencontre avec Adèle

Adèle de Labeau, diplômée en lettres modernes et communication de l’ICR (promotion 2017) nous explique comment elle est parvenue à allier études et passion avec, en bonus, quelques conseils pour les actuels étudiants de l’institut…

Caroline Jourdain : Trois ans après ton départ de l’ICR, de quoi te souviens-tu encore aujourd’hui ?

Adèle de Labeau : De ce que j’ai ressenti en intégrant la licence de lettres modernes. Pour la première fois dans mon cursus, je me sentais au bon endroit.

C’était exactement ce à quoi je m’attendais. Cela m’a énormément apporté, autant sur la culture que sur mes perspectives d’avenir. J’ai appris à mettre en relation littérature et histoire, à écrire avec une technique bien spécifique qu’est celle du journalisme, à affûter mon point de vue quant aux différents codes de la communication… une double formation extrêmement complète qui m’a servie dans toutes mes expériences professionnelles à la sortie de l’ICR.

Il s’agissait réellement d’un cadre privilégié, où j’ai rencontré des enseignants mais également des étudiants passionnés, tous dans l’entraide et la bienveillance.

CJ : Quelques mots au sujet de Monsieur Mérand pour nos lecteurs qui ne le connaissent pas (ou trop peu) ?

AL : Ah ! Eh bien, je ne vais pas dire que j’ai eu un coup de cœur pour ce doyen mais presque… Il a toujours été à l’écoute et bon pédagogue. C’est un homme brillant, un intellectuel, plein d’humilité et lorsque l’on prend le temps de discuter avec lui, on le ressent tout de suite.

J’en garde vraiment un très bon souvenir. Il m’a accompagné et a été à l’écoute du début à la fin et à su m’aiguiller lors de mes périodes de doutes. Je pense même pouvoir dire que j’ai passé des moments privilégiés avec lui, étant une retardataire maladive, j’ai dû, plus d’une fois faire des devoirs supplémentaires pendant les semaines de révisions de partiels avec lui…

Aujourd’hui, je suis forcée de reconnaître qu’ils m’auront bien servi, bien que je sois toujours incapable d’arriver à l’heure, c’est réellement pathologique !

CJ : Après ta licence et ton DU, vers quoi t’es-tu orientée ?

AL : J’ai commencé une école d’art et de culture, parce que je pensais vouloir travailler dans le domaine du patrimoine. J’ai rapidement arrêté parce que les cours étaient beaucoup trop pratiques et moins personnels et ciblés que ce à quoi je m’attendais…

Je me suis rendue compte que j’avais encore besoin de cours théoriques mais pas dans le domaine de l’art : dans celui de la littérature. J’avais besoin d’approfondir tout ce que j’avais appris pendant ma licence, de travailler davantage sur ces sujets qui m’avaient passionnés. J’ai alors intégré un Master de littérature à la Sorbonne, que j’ai décidé d’effectuer à distance pour pouvoir faire des stages en parallèle.

C’est à ce moment là que j’ai compris que je voulais m’orienter vers le journalisme ou l’édition : c’est là mon double diplôme a pris tout son sens…

CJ : Où as-tu travaillé depuis que tu as intégré la Sorbonne ?

AL : J’ai d’abord effectué un stage au théâtre du Grand Point Virgule en tant qu’assistante community management. Le poste ne me plaisait pas tant que ça mais cela m’a permis d’évoluer dans un milieu que je ne connaissais pas mais qui m’intriguait énormément. J’ai eu la chance d’être en contact direct avec plusieurs artistes, ce qui m’a beaucoup apporté sur le plan relationnel comme professionnel. J’ai ensuite eu une autre expérience aux Éditions Temps Présent comme stagiaire attachée de presse.

Ensuite j’ai intégré le magazine Paris Match, où mes missions alliaient communication et journalisme, j’ai eu la chance d’y écrire plusieurs articles. Puis j’ai continué à travailler dans ces deux domaines mais pour le magazine littéraire Lire. Et aujourd’hui, j’évolue en tant qu’assistante éditoriale pour les Éditions Gallimard.

CJ : Parmi tous ces stages, quelle a été ta meilleure expérience ?

AL : Mon actuel stage chez Gallimard. J’ai vraiment le sentiment de travailler pour une entité qui a du sens pour moi. Je lis, j’écris, je découvre : j’allie tout ce qui m’anime et me passionne depuis maintenant plusieurs années. J’aide les auteurs dans la publication de leurs livres.

Chez Folio, qui est une collection de poche de Gallimard, j’écris les 4èmes de couvertures. La totalité de mon travail consiste à écrire, et j’adore ça, c’est vraiment génial. En plus de ça, j’ai la chance de travailler pour une maison prestigieuse, l’ambiance est exceptionnelle, je me sens vraiment bien dans l’édition.

CJ : Et à l’issu de ce stage, qu’as-tu prévu ?

AL : Du travail, beaucoup de travail… Étant donné qu’il s’agit de ma dernière année de master, je dois rendre un mémoire. L’an dernier, mon sujet se portait sur « La passion au féminin dans Belle du Seigneur d’Albert Cohen », et cette année, j’écris sur « La passion au masculin », toujours sur la même oeuvre.

Ensuite, j’aimerais me tourner vers l’édition et je verrai bien par la suite. J’ai aussi un grand rêve, autour de l’écriture, mais je n’en dit pas plus… L’image de l’étudiante de lettres qui finit par écrire un bouquin, c’est un peu trop cliché mais je ne vais pas oublier l’idée pour autant…

CJ : Un conseil pour les actuels étudiants de l’ICR ?

AL : Profitez ! En master, vous ne retrouverez pas cette proximité que vous avez à l’ICR, sans vouloir en rajouter, il s’agit vraiment d’une formation d’excellence… Si vous ne savais pas ce que vous voulez faire après, ce n’est pas grave ! La vie est faite d’opportunités, d’échecs mais c’est ça qui nous guide.

Si j’avais eu suffisamment de recul pendant ma licence, je ne me serai pas autant inquiété et j’aurai tenté le plus de choses possibles ! Essayez d’enchaîner autant que vous pouvez les expériences professionnelles, c’est ça qui vous permettra de voir ce qui vous plaira