Une cinéphile qui a fait de sa passion son métier : rencontre avec Chloé

Jeanne Martin : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Chloé Gavard : Chloé, 27 ans, ancienne étudiante de l’ICR en Histoire, promo 2014 et accessoirement cinéphile.

JM : Depuis l’obtention de ta licence en 2014, quel souvenir gardes-tu de tes années ICR ?
CG : Un très bon souvenir ! Je garde en mémoire la sensation d’apprendre tous les jours des choses passionnantes qui m’ont appris à développer mon esprit critique et qui me sont utiles au quotidien (sauf la numismatique ahah) Et bien entendu des moments de beaux moments d’amitiés !

JM : Une petite anecdote à partager sur Madame Cardon ?
Je dirais ses « coups de gueule » toujours justes et avec beaucoup d’élégance, et les moments d’échange dans son bureau avec du thé de grande qualité ! Madame Cardon c’est la grande classe.

JM : Quel a été ton choix d’orientation après la licence ?
CG : Après ma licence j’ai décidé de prendre un an pour réfléchir à la suite de mes études. Même si j’avais adoré ces trois années de licence, je ne voulais pas continuer dans des études d’histoire « pure ». J’ai fait une année de césure où j’ai travaillé à Rennes puis à Londres pour perfectionner mon anglais.
A l’issue de cette année j’ai su que je voulais me réorienter dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel qui m’a toujours passionné. J’ai donc intégré un Master 1 en Histoire du Cinéma à La Sorbonne Paris 1 où j’ai découvert la recherche via mon mémoire sur le cinéma libanais post guerre(s) civile(s). Puis j’ai intégré un Master 2 pro Digital Média Cinéma toujours à La Sorbonne Paris 1, qui se divisait en 6 mois de cours et 6 mois de stage.

JM : Quelles expériences professionnalisantes as-tu eu en parallèle de tes études ?
CG : Dès mes 18 ans j’ai commencé par des petits jobs d’été. Puis en 3e année de licence j’ai travaillé dans un boulangerie le soir après les cours et les week-ends. Ces jobs étudiants m’ont permis d’être plus débrouillarde et ont développé mon sens du contact. Tout comme mon année de césure qui m’a en plus plongé dans la réalité du monde professionnel.
À partir du master j’ai commencé à faire des stages. Le premier en tant qu’assistante de production sur l’émission Koh-Lanta, puis deux stages de fin d’études dans une boîte de production de fictions audiovisuelles et et une société de production cinéma.

JM : As tu rencontré des difficultés dans ton orientation post-licence et professionnelle ?
CG : Je ne dirais pas que j’ai rencontré des difficultés mais qu’il m’a fallu prendre un temps de réflexion. Comme je disais plus haut, j’ai personnellement eu besoin d’un an pour trouver mon orientation. La licence d’histoire reste une filière assez « générale » donc il est important de réfléchir à la suite, car il n’y a pas d’évidences. L’avantage de la licence c’est qu’il y a pleins de parcours possibles pour la suite. Je pense que dans ma promo personne quasiment n’a fait la même chose. Lorsque j’ai su que je voulais me réorienter dans la production cinéma et audiovisuelle, je n’ai eu aucun problème avec ma licence en poche. Au contraire, j’ai intégré les deux masters sur dossier sans difficulté.

JM : Aujourd’hui, quels sont tes projets professionnels ?
CG : Entre 2019 et 2021, j’ai travaillé au sein d’une société de production en tant que Chargée de Développement de Fiction. Mon job consistait à développer des projets de séries pour tous les diffuseurs (TF1, France TV, Canal +, Netflix, Amazon etc.). Depuis peu, j’ai rejoins une nouvelle société en tant que Directrice Littéraire. Comme avant je m’occupe du développement de projets de fiction, mais je coordonne également l’écriture de projets qui seront amenés à être diffusés. 
J’aime beaucoup mon métier aujourd’hui, et mon secteur qui est en pleine mutation avec l’arrivée massive des plateformes, il y a énormément de choses à apprendre et à créer. J’ai la chance de beaucoup aimer mon travail, donc je souhaite continuer dans cette voie. 

JM : Avec le recul, en quoi la formation que tu as reçu à l’ICR a pu t’aider à concrétiser ton projet professionnel ?
CG : Grâce à l’enseignement de l’ICR j’ai acquis un esprit critique, une culture générale, une ouverture d’esprit, une capacité de synthèse et d’analyse. Toutes ces compétences sont essentielles à mon travail aujourd’hui.

JM : Etant insérée dans la vie professionnelle, quels conseils peux-tu donner aux actuels étudiants qui vont être amenés à chercher un stage ou à rentrer dans le monde du travail dans cette période difficile ?
CG : C’est une question compliquée. Tout dépend des secteurs. Si je dois parler de mon expérience je dirais que pour ceux qui en ont la possibilité, n’hésitez pas à faire un dernier stage à la fin de vos études si vous ne trouvez pas facilement du boulot. Mon secteur étant très bouché, j’ai très vite décidé de faire un dernier stage dans le domaine précis du développement pour pouvoir me donner plus de chance de trouver un job en tant que chargée de développement, et ça a été le cas au bout de six mois.

JM : Ton conseil pour se démarquer en entretien d’embauche ?
CG : Restez soi-même en se montrant confiant et passionné avec une soif d’apprendre. Et ne pas hésiter à poser des questions à votre interlocuteur ou interlocutrice, c’est un dialogue et non un interrogatoires

JM : As-tu un dernier conseil pour les actuels et futurs étudiants de l’ICR ?
CG : Profitez de vos trois ans de licence, et bossez votre épigraphie latine pour crâner dans vos futurs voyages en pays latins !